• ABEL LE MAGICIEN

     

     

    Aujourd'hui, je vous parlerai d'un auteur cubain ...

    Le livre en question : ABEL LE MAGICIEN, l'auteur a écrit aussi "Un pont dans la nuit" et "La traversée secrète".

    Il s'agit de CARLOS VICTORIA, au parcours bien difficile, auquel il mettra fin en octobre 2007...

    Ils étaient trois amis à Miami. Arenas, Rosales, Carlos Victoria, cubains, exilés.
    Carlos Victoria, romancier et nouvelliste, est né en 1950 à Camargüey, Cuba. Il s'exile à Miami en 1980 et collabore à la revue Mariel aux côtés de Reinaldo Arenas...
    Ayant renoncé à être journaliste pour ne pas écrire ailleurs que dans ses livres, il était éditeur au Nuevo Herald, le quotidien local. On peut lire en français (traduits par Liliane Hasson) : La Traversée secrète (Phébus), Abel le magicien (Actes Sud), et, surtout, Un pont dans la nuit (Phébus).

    Ses nouvelles :
      - l'étoile filante
      - le manteau
      - l'alouette  
      - le glissant 
      - fragmentd de l'affaire Mariel

    Ses romans :
      - abel le magicien
      - la traversée secrète
      - Un pont dans la nuit, écrit en même temps que la Traversée secrète, est l'aventure initiatique d'un homme seul.

      Si vous ne connaissez pas, laissez-vous tenter, c'est vraiment un auteur à lire, j'ai adoré...

     

     

     ABEL LE MAGICIEN  (La ruta del mago, Miami, 1997), roman, traduit de l’espagnol par Liliane Hasson. [Arles], Éditions Actes Sud, 1999.
     
    « Tu es un magicien » : c'est par ces mots que la propriétaire de L’Illusion accueille chaque soir son neveu Abel, treize ans, qu'elle a chargé de sillonner Camagüey pour recouvrer les dettes contractées envers sa boutique.
    La mission relève en effet de la gageure, qui amène le jeune garçon à toucher la corde sensible pour obtenir, de plus démunis que lui, l'argent qui leur fait à tous cruellement défaut. À son corps défendant, il doit s'immiscer dans des familles confrontées à des drames personnels inscrits dans le labyrinthe historique d’une société cubaine mutante où se joue, en ces années d’adolescence de la révolution, I’afrontement entre un destin individuel et intérêt collectif.
    Si certains ont déjà trouvé de nouveaux repères, la multitude des humbles, ceux que n’animent ni foi ni idéologie mais les seuls sentiments, sont laissés pour compte : Sofia, captive d'une passion sans retour pour un fils autiste et un mari anéanti par une délation arrachée sous la torture ; ou encore Arturo, banni pour sexualité « déviante », qu’Abel entrevoit par une persienne, travesti et grimé, enlacer sa vieille mère pour un tango impétueux, dans une scène toute fellinnienne.
    En sept courts chapitres, Carlos Victoria joue, dans ses procédés narratifs et stylistiques, une partie à découvert. Avec une acuité lumineuse, il noue par ellipse une trame subtile qui conjugue plaisir, compassion et désenchantement.

     

    Quelques mots sur l'auteur :

    Ses nouvelles, peut-être le meilleur de son œuvre, ne sont pas traduites...
    Le roman "Un pont dans la nuit", publié en France dix ans après sa sortie, est l’histoire d’un Cubain qui vit au bord d’un lac et croit voir, de l’autre côté, un frère qu’il n’a jamais connu. Il part à sa recherche, la nuit dans Miami...(l'histoire de ce demi-frère vivant aussi à Miami, dont il a eu connaissance à la mort de sa mère et qu'il n'a  jamais réussi à rencontrer).

    - Peu d’hommes donnaient autant que Carlos Victoria l’impression de saisir le cœur des hommes, revenu d’assez d’enfers pour comprendre le purgatoire des autres. Né à Camaguey, il était de la génération dite «de Mariel» – nom du port par où sortirent de l’île, en 1980, 23 000 Cubains.
    Avant cela, il avait été chassé de l’université à 20 ans pour «diversionisme idéologique», placé d’office employé forestier dans sa région natale. Il avait brûlé ses textes avant son exil avec sa mère, folle depuis son abandon par le père de l’écrivain, avant la naissance de celui-ci. Carlos Victoria retrouva la trace de ce père par hasard quarante ans après, à Miami. Il alla le voir à Cuba, médecin mis à l’écart par le régime.

    - Il n’a eu aucune complaisance pour le castrisme ; ni baigné dans la mise en scène d’un ressentiment dont il était dépourvu. Dignité est un mot fatigué, mais qui lui convient. L’une de ses nouvelles, l’Etoile filante, dépose sur un banc de Miami, au début des années 80, trois écrivains cubains pauvres, furieux, amis, exilés : Reinaldo Arenas, Guillermo Rosales et lui-même.
    Les trois meilleurs de leur génération, ce sont eux. Le premier avait le sida et s’est suicidé en 1990 à 47 ans. Le deuxième, fou, s’est suicidé en 1993 à 46 ans. Le troisième rejoint les deux autres sur le banc en octobre 2007.

     

     

    « LA MEMOIRE DES BRUMESAlexandra Cortès »

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :